Le vélo de Pierre est fait pour l'endurance. Il doit être capable de porter son pilote sur plusieurs centaines de kilomètres sans provoquer de gênes ou de douleurs, mais aussi d'emporter le nécessaire pour se nourrir, se désaltérer, s'orienter et s'éclairer pendant ces courses où les participants doivent être complètement autonomes plusieurs jours d'affilés. Ce n'est cependant pas un vélo de voyage : il est prévu pour charger seulement l'essentiel et conserver une certaine réactivité au coup de pédale.

Pierre a choisi l'acier inoxydable pour son cadre. Ce matériau est légèrement plus complexe à travailler que l'acier standard. En effet, il conduit moins la chaleur, et a un coefficient de dilatation élevé : cela rend la réalisation de soudures plus difficile qu'avec l'acier classique. En revanche, il garantit que le cadre ne rouillera pas et offre une durabilité plus importante et une fiabilité à toute épreuve. L'inox permet aussi de garder les cordons de soudure apparents, la couche de protection antirouille (opaque) n'étant pas nécessaire. Cela permet de rendre directement visible le détail du travail du cadreur.

Nous avons choisi les tubes Colombus XCR, ce qui se fait de mieux en termes de tubes inox. Le fabriquant italien a élaboré cet alliage spécifique pour l'industrie du cycle : ses caractéristiques physiques résistent très bien à la chaleur de la soudure.

La structure du Victoire n°515 est assez proche d'un vélo gravel. Nous avons choisi une fourche Enve Adventure, en carbone avec pivot conique, associée à une douille de 44mm. Celle-ci permet d'équiper le vélo de pneus de 50mm, qui seraient adaptés à une utilisation sur des chemins très accidentés. Pourtant, Varg ne verra jamais la terre : les pneus larges ont été choisis pour le confort qu'ils apportent au cycliste. En amortissant les petits chocs dûs aux aspérités de la route et aux petits gravillons, ils protègent le pilote de la fatigue qui s'accumule après plusieurs dizaines d'heures passées au guidon.

Le cahier des charges d'un vélo de longue distance comporte quelques points indispensables : du confort (apporté par des pneus larges et le comportement élastique de l'acier inox), de la lumière et de quoi transporter son ravitaillement sur le vélo. L'alimentation est en effet un élément capital pour toute épreuve physique de plusieurs heures, et lorsque celle-ci est réalisée en autonomie, le vélo doit être capable d'emporter suffisamment de vivres. Nous avons fait le choix de sacoches directement vissées sur le cadre, pour permettre à Pierre de toujours avoir de quoi s'alimenter pendant ses longues sorties.

Les sacoches sont fabriquées à la main par Neza de What Happened.

Manquer de lumières pendant une nuit passée au guidon est rédhibitoire pour un cycliste d'endurance. Pour ne pas prendre ce risque, les lumières avant et arrière de Varg sont alimentées par une dynamo. Pierre joue le rôle de source d'énergie : tant que les cuisses fonctionnent, il pourra surveiller la route devant lui sans danger.

La lampe Sinewave assure à la fois l'éclairage avant, la transmission de l'électricité au phare arrière et la possibilité de recharge pour USB.

Nous avons choisi le groupe Ekar, proposé par Campagnolo. Parmi les groupes Gravel, c'est le plus adapté à une utilisation sur route. Son poids plume et le développement proposé par sa cassettes à 13 vitesses (jusqu'à 9 dents) sont de véritables atouts pour Pierre lors des longs passages sur bitume.

Sa configuration en mono-plateau simplifie l'utilisation en limitant le nombre de paramètres à considérer en roulant. C'est un point très important pour les courses d'endurance : lorsque la fatigue (physique et mentale) se fait sentir, une transmission simple diminue les risques d'erreur et la charge mentale du cycliste.

Nous avons fait le choix des roues Mavic Open Pro UST, intégralement fabriquées en France. Leur légèreté correspond bien aux sorties très longues et sur tout type de terrain. L'aluminium offre une très bonne fiabilité et un dynamisme important, caractéristiques capitales pour Pierre.