La DeLorean de Christophe
Pilier de la renaissance des Concours de Machines avec Victoire, Christophe est un passionné de cyclotourisme clermontois et d'artisanat. Une passion transmise à son fils Loïc tout jeune diplômé d'un BTS de chaudronnerie. Pour son stage en entreprise, Loïc s'est tourné vers Victoire avec dans l'idée de réaliser une randonneuse pour son père. Voici l’histoire d’un projet aussi passionnant qu'émouvant. Nous lui laissons donc la parole pour cette présentation de vélo pas comme les autres...
”C’était intéressant pour Loïc de découvrir une autre manière de travailler le métal, une autre méthode d’assemblage des tubes, peu courante en chaudronnerie, où le TIG et le MAG sont plus courants. Ce projet lui a permis d’appréhender les exigences de la fabrication d’un cadre, : précision, patience… Évidement il a d’abord dû "faire ses classes" en s’exerçant sur des chutes de tube. Soudo-brasure, nettoyage, il lui fallait acquérir un minimum d’expérience avant de débuter le cadre en lui-même.
Je voulais absolument conserver la position de mon ancien vélo, un Routens, mais passer sur des roues de 26’ pouces. Je souhaitais aussi rester dans la configuration d’une randonneuse légère, pour des sorties à la journée, sans éclairage. Classique et simple avec des tubes d’acier de petit diamètre, tout en étant pensé pour être démonté. ”
Christophe est amoureux des réalisations françaises des années 30 à 50 et plus particulièrement des Routes et des Bourdel, deux cadreurs connus des initiés. Nous lui avons donc proposé un vélo à l'esthétique traditionnelle.
Loïc, le fils de Christophe, a réalisé le cadre, la fourche et la potence du vélo de son père avec l'aide de nos cadreurs. Cette démarche unique donne au vélo de Christophe une dimension sentimentale très forte.
Si l'esprit du vélo de Christophe se rapproche des machines du passé, il comporte aussi de nombreux éléments modernes. La douille de direction est ainsi au standard 1''1/8, au lieu des douilles 1'' (de plus petit diamètre) utilisées avant.
Autre particularité de ce vélo unique : il comporte de nombreux équipements réalisés par Christophe lui-même à partir de vieilles pièces d'occasion, comme ce magnifique dérailleur entièrement usiné, ou le dérailleur avant de type "suicide".
Le pédalier est un René Herse moderne passé à la perceuse par Christophe pour l'alléger et rappeler le pédalier du Motobécane de Luis Ocana.
Christophe est un collaborateur régulier du magazine Bicycle Quarterly, et un ami de Jan Heine, le rédacteur en chef. Jan Heine est également la personne derrière le renouveau de la marque René Herse. C'est pourquoi le vélo de Christophe comporte des prototypes (commercialisés depuis) de freins cantilever René Herse.
La manette de changement de vitesse au cadre est elle aussi très spéciale. Il s'agit d'une manette Campagnolo modifiée par Christophe pour la rendre compatible avec le dérailleur.
Pour un maximum d'harmonie visuelle, Christophe souhaitait une seule couleur pour le cadre, la potence et la fourche.
J’ai eu la chance de voir les différentes étapes de fabrication. Une fois sur le vélo, je me sens comme à la maison. Je retrouve la position de mon Routens, c’est ce qui m’importait le plus. En revanche j’ai tout de suite senti que le Victoire est plus rigide, plus vif.