Le blog : témoignages
Ce que disent les gens quand ils roulent sur un Victoire.
Rencontre avec David Rouméas, fondateur d'Effigear
À l'occasion de la livraison du Victoire n°536, équipé d'une boîte de vitesse Mimic, nous avons organisé un événement en partenariat avec Effigear. Nous en avons profité pour poser quelques questions à David Rouméas, fondateur et directeur technique de l'entreprise.
Nous organisons régulièrement des soirées à thème à notre boutique Cartel Cycles et Café. Présentation de vélo originaux, publication de livres ou de magazines, rencontre avec des personnalités du cycle, nous rassemblons autour de notre passion du vélo artisanal.
C'était l'occasion de recevoir l'équipe d'Effigear dans un cadre chaleureux pour en apprendre plus sur la Mimic.
Peux-tu nous dire quelques mots sur l’histoire d’Effigear ?
À l'origine, c'est un ingénieur, Guy Cavalerie, qui a eu l'idée de remplacer son dérailleur par une boîte de vitesse en 2003 et de la concevoir lui-même ! En parallèle de son activité professionnelle, il crée et teste plusieurs prototypes dans son garage. Le tout premier brevet de la boîte Effigear n'est déposé qu'en 2007.
En 2008, je le rejoins dans son aventure et on élabore une boîte à trois axes qui deviendra l'Originale et que l'on intègre à nos propres cadres. En 2012, on dépose officiellement les marques Cavaleries Bikes (VTT) et Effigear (solutions de transmission) et on livre notre premier VTT Cavalerie avec boîte Effigear l'année suivante.
En 2020, Vincent Lecornu rejoint l'aventure. La même année, on signe un partenariat avec Valeo pour développer et vendre un système de moteur électrique qui intègre une boîte de vitesses. Ce sera le Cyclee, actuellement commercialisé. En parallèle, on développe notre nouvelle boîte à deux axes, la Mimic qu'on présente en 2021. Elle est plus légère, plus compacte et dans un format de fixation au cadre commun aux autres fabricants de boîtes.
Quelles différences principales entre une boîte de vitesse et un système avec dérailleur ?
Avec une boîte de vitesses le changement des vitesses est instantané et possible même en charge ou l'arrêt. Il n'y a plus de pignons qui craque ou de vitesse qui saute. Une boîte garde la même efficacité dans le temps, qu'elle soit utilisée par temps secs, dans la pluie, la boue ou la poussière. Nos boîtes Effigear sont garanties cinq ans et on a l'habitude de dire qu'elles ont la même durée de vie que le vélo !
De plus, l'entretien est quasiment réduit à zéro : il suffit de faire une vidange de quelques centilitres une fois par an environ. Le coût d'usage est sept fois inférieur à celui d'un système classique avec dérailleur.
Quelles sont les caractéristiques techniques de la boîte Mimic (poids, développement, nombre de vitesses) ?
La Mimic est une boîte 9 vitesses équivalent 1x11 ou 1x12 avec une plage de développement de 470 % (équivalent à une cassette 10-47). Elle ne pèse que 2 kg, soit à peine plus qu'un système dérailleur complet avec sa cassette.
Quelles sont les utilisations principales (VTT, Gravel, …) ?
La Mimic s'accorde parfaitement à des usages VTT, gravel ou vélos de voyage. Elle peut être couplée à un moteur électrique dans le moyeu arrière et proposer une solution électrique légère et performante. Elle peut également être montée sur des vélos cargos légers qui n'ont pas besoin d'assistance électrique.
D’un point de vue sensations, à quoi s’attendre avec une Mimic pour un cycliste habitué aux dérailleurs ?
Utiliser une boîte de vitesses, c'est retrouver le plaisir de rouler et seulement de rouler ! Il n'y a plus de prise de tête avec les pignons, les plateaux, garder la chaîne en ligne… le passage est fluide, sans à-coups et instantané !
En VTT, la meilleure répartition des masses améliore l’efficacité de la suspension arrière qui adhère mieux au sol dans les parties sinueuses ou avec des racines par exemple. En pratique gravel ou vélotaf, cette architecture réduit les masses non-suspendues et le vélo est plus stable.
Et bien sûr : on ne déraille plus et on ne sait ne se salit plus les mains avec du cambouis !
A l'image du Victoire n°536, vous pouvez désormais commander votre Victoire avec une transmission 100% fabriquée à seulement 150km de chez nous ! N'hésitez pas à nous contacter si vous désirez plus d'informations sur la réalisation d'un vélo à boite de vitesses Effigear.
Le Touraine Gravel Challenge 2
Dimanche 12 septembre se tenait l’un des événements gravel les plus sympas et les mieux organisés de l’année : le Touraine Gravel Challenge, la TGC pour les intimes. Un périple de 168 bornes à 80 % sur les chemins de vigne et les sous-bois de la Touraine ensoleillée. Entre maisons troglodytiques et châteaux royaux, l’expérience fut aussi sportive que dépaysante pour mon frère et moi, plus habitués aux reliefs d’Auvergne et des Alpes. Et une chose est sûre, on y reviendra !
L’an dernier la TGC s’était tenue sous des torrents de pluie, et la boue des chemins de vignes, bien collante, avait rendu l’exercice périlleux. Cette année, pas de sacrifice humain nécessaire pour conjurer le mauvais sort : un grand soleil est annoncé sur la Touraine pur tout le week-end.
Après un social ride gastronomique le samedi après-midi, les participants peuvent choisir entre deux parcours le dimanche : un 80 km (la Gretel) et un 170 (la Hansel, car l’équipe d’organisation possède un humour hors-norme) pour découvrir les sentiers cachés de l’Est et du Sud-Est tourangeau.
Tout commence par un départ à la frontale à 6h30 devant l’hôtel « cycling-friendly » L’Étape 84, sur la mythique avenue de Grammont et ses inquiétants rails de tram, les petits groupes d’une dizaine traversent puis suivent la Loire endormie vers les coteaux de Rochecorbon. Cette petite bourgade aux nombreuses maisons troglodytes, cache des petits murs bien raides comme autant d’échauffements extrêmement dynamiques pour réveiller les participants. Après des bifurcations à angle droit qui cassent d’un coup l’élan des plus vaillants, deux cent mètres de pente sur des routes à peine assez larges pour un vélo, entre les vieilles maisons.
Les rires fusent en même temps que quelques mots doux et deux ou trois râles pendant que les dérailleurs hurlent de douleur. Le ton est donné pour la journée : nous sommes en Touraine, il n’y aura pas de col, mais ces ruptures sèches sont sacrément éprouvantes ! Et tout le monde en rigole comme une belle bande d’inconscients. La récompense est devant nous : le soleil se lève doucement sur le tuffaut avec lequel ces villages sont construits. Ces pierres blanches, calcaires, s’éclairent d’orangé et la Loire en contrebas offre de magnifiques reflets à l’horizon.
Passé les premiers villages, la trace s’évade presque définitivement de l’asphalte et replonge dans la nuit d’un petit bois, porte d’entrée des vignes de Vouvray. Ces chemins sont piégeux, surtout dans la pénombre, et quelques chutes sans conséquences viennent briser l’harmonie du train des faisceaux de lampes. Les ornières creusées par le passage des engins agricoles sont particulièrement traîtresses quand elles sont recouvertes d’herbe.
La concentration est à son maximum, et l’on voit avec soulagement le soleil monter doucement dans le ciel. L’allure augmente un peu dans les groupe quand les obstacles deviennent plus facile à anticiper et c’est le moment de caler son allure. Il reste quand même 130 bornes ! Pour avoir tenté de suivre un grand type au maillot bleu pendant quelques centaines de mètres et avoir grillé l’équivalent de deux chopines de gel énergétique, j’ai bien compris la leçon (le type en bleu en question c’est Jérémy Roy, le gros moteur du jour, un tout jeune retraité des pelotons professionnels, ce qui soulage un peu !)
Sortis des quarante premiers kilomètres de vignes, les groupes encore soudés traversent de nouveau la Loire par le pont d’Amboise qui offre une vue sublime sur le château où repose Léonard de Vinci.
Après une petite montée par les ruelles étroites de la vieille ville, voilà le premier ravitaillement, tenu par la famille de Fabien, l’un des organisateurs.
L’ambiance est sacrément bon enfant, tout le monde se fait prendre en photo devant le panorama en dégustant de quoi tenir encore 70 bornes avant le prochain ravito. Luxe ultime, il y a même un mécanicien, Dimitri, de Cycle Express 37, tout prêt à bichonner les mécaniques en souffrance !
Après cette pause remplie de chaleur humaine et de recharges énergétiques, la troupe prend la direction du Sud, direction la vallée de l’Indre et la magnifique ville de Loches. Et comme le dit l’expression locale : « On n’est pas rendus à Loches ».
Entre petites routes qu’on croirait réservées aux vélos, chemins de halages et singles en forêt, la trace est magnifique et passe devant le sublime château de Chenonceau, posé sur l’Indre comme s’il flottait. L’occasion pour beaucoup d’instagramer tout leur soûl, et de bien rigoler quand certains tentent bravement de caler leur monture sur le petit rebord qui longe un canal bien profond pour la gloire des réseaux sociaux.
Après cette rapide pause touristique, on repart vers le méconnu château de Montpoupon, caché au cœur d’une petite vallée creusée par deux ruisseaux. Les mini pelotons le surplombent en débouchant d’un chemin rapide, fait de cassures et de relances dans l’étroitesse d’un sous-bois à la fraîcheur sacrément bienvenue !
Après un passage reposant sur route entre large plaine agricole et prémisses de l’immense forêt de Loches, arrive l’un des passages les plus enthousiasmants du jour, et pas seulement parce qu’il précède le ravitaillement numéro deux !
Les pistes forestières et les petits singles VTT de la forêt de Loches sont un régal de pilotage où l’on ne regrette pas nos pneus larges. Puis une longue ligne droite ondulée de plusieurs kilomètres permet de lâcher les chevaux en même temps que les yeux du GPS, et de passer d’un groupe à l’autre selon l’aisance des uns et des autres sur les terrains cassants. A chaque dépassement, un petit mot amical, un sourire, l’esprit de la TGC est vraiment impeccable et partagé. Il reste soixante-dix bornes et tout le monde commence à sentir la somme des efforts déployés. Parce que cent bornes de gravel sur ce genre de terrain, ça entame même les plus volontaires.
En bons organisateurs sadiques, Fabien et sa bande n’ont eu aucune pitié pour leur troupe. La ravitaillement numéro deux a bien entendu pris place tout en haut de la citadelle de Loches. On aurait pu aisément deviner que le petit chemin sinueux qui monte entre remparts et donjon était celui qu’il fallait emprunter pour avoir une chance de faire une razzia sur un tas de figues et de bananes.
Ici encore une superbe ambiance règne dans ce cadre majestueux. Les beaux vélos défilent, tous très différents, du cyclo-cross au monster cross en passant par des bolides hybrides hyper agressifs.
Nos Victoire se font des copains et alimentent des discussions pointues. Et les blagues douteuses sur Loches, que l’on vous épargnera ici, maintiennent cette ambiance joyeuse qui porte le peloton depuis le premier kilomètre. Les poches du maillot remplies de bananes portées façon colt de cow-boy, nous voilà repartis vers le troisième cours d’eau majeur du département : l'Indre et ses paysages très différents.
Entre pistes blanches de style Strade Bianche dont la poussière se glisse au fond de la gorge façon plâtre, étonnants bois de pins qui nous transportent dans les Landes, le dépaysement est total. Il fait chaud et on profite des petits gués pour rafraîchir les montures avant de reprendre une bonne pente de terre de plus.
Deux passages pittoresques inattendus sont l’occasion de belles photos, par la team TGC, qui nous gâte aussi avec ce service-là pour de supers souvenirs. Ils surgissent appareil au poing sur un pont métallique ambiance Californie et tout le monde sort son plus beau sourire comme si les cent cinquante bornes passées n’avaient été qu’une petite promenade dominicale. Et que dire des ravitaillements sauvages au sommet des dernières pentes du jour ? Autre highlight du jour : un passage invisible sur le pont désaffecté d’une ferme en ruine, qui sent bon l’aventure…
Après une dégringolade par les pentes raides derrière l’église du joli village de Véretz, il est temps de reprendre les pistes qui longent le Cher vers les parcs urbains tourangeaux et de débouler, heureux sur l’avenue de Grammont pour rejoindre les premiers.
L’accueil tout en simplicité et sympathie est à la hauteur de la journée : une bière, quelques cadeaux, les mots gentils de Fabien et des autres participants pour chaque nouvel arrivant, une télé qui diffuse l’arrivée des Championnats d’Europe de cyclisme pour alimenter quelques discussions… de quoi parfaitement terminer cette belle aventure sportive et humaine parfaitement organisée. La trace aux petits oignons, la gentillesse de l’équipe, les services proposés… on a hâte de voir ce qui nous attend pour la TGC numéro 3 !
Pour ceux qui n’ont, comme moi, pas envie de repartir en voiture, il y a chaque jour quelques TGV de Paris ou Bordeaux qui acceptent contre une réservation de 10€, les vélos non démontés.
Chaque jour, l’aventure à vélo.
Romuald parcourt les routes de Bretagne sur son Victoire n°418. Surfeur amateur, il profite des sensations de glisse que lui apporte son vélo lors des ses longues sorties le long du Cap Sizun, un endroit sauvage propice à la méditation.
L'engagement de Romuald pour l'environnement et une consommation raisonnée, tournée vers le local, se traduit au quotidien dans la façon qu'il a de gérer les deux Biocoop qu'il dirige. Toutes ces valeurs, que nous partageons, sont visibles sur le site qu'il a créé : La maison biologique, agrémenté de très belles photos.
Romuald a souhaité partager avec nous un texte qu'il a écrit sur sa passion du vélo comme moyen de se recentrer sur l'essentiel. Une invitation à s'évader...
Le vélo a toujours fait partie de ma vie. Depuis ma plus petite enfance, j’ai pratiqué le cyclisme. Cette passion, je la dois à mon père, éperdument amoureux du vélo et de la petite reine.
« Coursier, il m’a transmis cette flamme pour le vélo et nous a porté haut les bras, mon frère ainé et moi, sur les routes de campagnes qui sont devenues des parcours d’entraînement et les courses du dimanche. Ma mère n’était pas en reste. Toujours bienveillante, elle m’a soutenu dans mes explorations et motivé dans mes épreuves, que ce soient les durs entrainements de l’hiver comme les courses les plus exigeantes. »
« Circuler à vélo est une ode à la liberté, c’est sans doute précisément là que j’ai forgé et ancré cette valeur si précieuse à mon cœur. Pédaler pour le plaisir de l’exploration et m’évader sur le tracé blanc discontinu des routes de ma campagne, c’est tout ce qui m’importait lorsque j’étais enfant. Le vélo a probablement été pour moi mon plus grand guide. Celui qui m’a ouvert le champ de tous les possibles, la quête de nouveaux horizons et cette envie irrésistible de toujours aller voir un peu plus loin ce que le monde veut nous offrir. Au grand dam de mes parents, il m’a poussé à prendre mes premières responsabilités, à commencer par celle de repousser les limites autorisées pour appréhender un nouveau cap et franchir un horizon jusque-là inconnu. »
« La promesse de mon compagnon à deux roues, c’est la quête des chemins qui restent à faire et à découvrir. C’est l’esprit d’aventure et ce bonheur de dessiner des courbes et de surfer les routes. Appartenir à cette communauté des rayons libres et du régime en selle, c’est ouvrir son cœur aux
émotions les plus nourricières. Pratiquer le vélo, c’est faire appel à tous nos sens et nous donner l’opportunité de voir le monde sous un nouvel angle, une nouvelle fenêtre. Décider de monter en selle, c’est aussi se donner l’opportunité d’entrer en communion avec l’éveil de la nature, à l’image de cette matinée photographiée où j’ai croisé le regard surpris d’un chevreuil à la recherche du meilleur feuillage et où j’ai côtoyé l’envol d’oiseaux marins dans la baie des Trépassés. Sortir à vélo, dès l’aube, c’est la promesse d’une lumière qui offre à la nature sa plus belle robe mais c’est aussi l’assurance d’une tranquillité sereine face à son humeur matinale et le roulis de son dérailleur. »
« Pour moi, pratiquer la bicyclette, c’est emprunter la juste vitesse pour lire le monde qui nous entoure. Se donner un bon de sortie à vélo, c’est prendre le pouls de la géographie du territoire qu’on explore. Ici, dans le Cap-Sizun, enfourcher son deux-roues, c’est partir à la découverte d’un archipel.
Emprunter les routes et chemins vous invitent à naviguer d’un village à l’autre, sur une perpétuelle houle bitumée ou caillouteuse, en flirtant avec les talus et sous-bois pour se jouer des caprices du vent toujours présent. L’acidité cumulée dans les cuisses vous témoigne de la topographie du territoire et vous invite à l’humilité et la gestion dans l’effort pour garantir un retour à la maison. »
« Un passeport pour la liberté, un moteur pour son éducation et son émancipation, le vélo est un formidable outil d’introspection. Au plus jeune âge, explorer le monde par le vélo développe l’intelligence pratique, l’esprit d’initiative, l’autonomie et l’endurance, j’en suis persuadé. Sa pratique
exacerbe nos fragilités et nous confronte à nos limites. Chaque journée passée en selle vous donne l’occasion d’explorer un peu plus loin qui vous êtes au fond. »
« Dérouler les kilomètres aiguise la ténacité et vous élève sur la route de l’attention, de l’habilité et de la clairvoyance. Le vélo affûte l’observation, l’esprit d’anticipation et de déduction. Activité de plein air à part entière, la pratique cycliste rejoint les disciplines du surf, de la course en pleine nature, de l’escalade, de la randonnée…en proposant à sa communauté une perspective plus large sur la vie qui donne plus d’ampleur à l’humanité. »
« Mes vélos ont été mes compagnons de route durant mon chemin de vie et ils continuent de l’être. Depuis mon vélo Gitane pour fêter mes six ans à mon vélo Victoire aujourd’hui, ils ont figé des souvenirs, marqué des moments de vie, laissé des empruntes, parfois même indélébiles, en témoignent certaines cicatrices. Ils m’ont invité à l’exploration, confronté aux apprentissages de la circulation, de l’orientation, ou encore de la mécanique. »
« En me portant dans l’action, mes vélos ont été le vecteur de mon émancipation, de mon feu intérieur, de mon éveil de conscience environnementale et d’une plus grande connaissance de moi-même. Mes vélos ont toujours fait partie de mon espace proche. Je crois qu’ils ont toujours été là, à portée de vue, comme un fil d’Ariane qui me lie à mon enfant intérieur en m’invitant à ne pas perdre cette espérance de l’évasion et de liberté. »
« Vous l’aurez compris, habiter le monde à vélo, c’est repenser notre présence au monde. Le vélo, vecteur de mobilité depuis plus d’un siècle, résonne plus que jamais comme une réponse aux défis de notre époque. S’autoriser à détendre le temps par l’adoption de cette mobilité, c’est aussi concevoir notre espace plus largement et renouveler l’imaginaire de nos liens, qu’ils soient sociaux, environnementaux ou territoriaux. Adopter ce régime, c’est agir sur le renfort de son métabolisme et de sa santé mentale mais c’est aussi protéger l’environnement et les espaces naturels pour les générations futures. »
Manivelle, Gaby et la Three Peaks bike ride
La Three Peaks bike race est une épreuve longue distance de bikepacking qui traverse trois cols majeurs : Le Mangart Pass, La Grosse Scheidegg et enfin le col du Tourmalet. Les participants, qui doivent être totalement autonomes, réalisent leurs propres traces reliant ces 3 checkpoints pour une distance totale d'environ 2450 kilomètres et une arrivée à Montserrat, à Barcelone.
Notre ambassadeur Manivelle a participé à cette édition de la Three Peaks Bike ride en compagnie de son fidèle Gaby, le Victoire n°410. Nous revenons ici rapidement sur le matériel utilisé par Matthieu, car celui-ci vous partagera prochainement son parcours et son expérience en détail sur le site de Café du Cycliste.
Manivelle s'est donc aligné sur cette épreuve avec Gaby et son set de sacoches Helmut. Pour rappel, Gaby est le Victoire dédié à la longue distance de Matthieu, qui l'a accompagné sur bon nombre d'épreuves de ce type. Pour une distance d'environ 2600 kilomètres en autonomie, il convient d'emporter avec soi le matériel nécessaire et essentiel tout en restant léger.
Le kit de sacoches de bikepacking Helmut assure à Matthieu étanchéité et légèreté. La sacoche de cadre est vissée dans les tubes, permettant de la maintenir bien arrimée et de supprimer les scratchs et sangles d'usuelle utilisés pour le maintien. Les autres sacoches demeurent facilement accessibles et retirables au besoin.
Le cockpit de Manivelle présente de nombreux espaces de rangement, permettant d'avoir de nombreuses choses à portée de main une fois sur la selle, afin de pouvoir assumer de longues heures de guidon sans poser pied à terre.
Cette configuration présente une contenance totale de 26 litres et demi. Cela peut sembler peu pour les voyageurs habitués aux sacoches latérales, mais cela permet d'emporter avec soi l'ensemble du matériel nécessaire pour être autonome : Couchage, vêtements, outils...
Point très important, Manivelle s'est assuré d'être bien visible dans la pénombre. Sur ce type d'épreuve, les coureurs sont forcément amenés à rouler de longues portions de nuit. Par conséquent, il a équipé Gaby de réflecteurs se plaçant sur les rayons, de stickers réfléchissants et emporte également avec lui une tenue visible de nuit. A cela s'ajoute l'éclairage du vélo, autonome car alimenté par le moyeu dynamo avant SON monté à l'atelier. Ainsi, sa monture est visible à 360° durant la nuit.
Matthieu, après de nombreuses épreuves et sorties longue distance en compagnie de Gaby, nous a fait parvenir un retour sur le matériel qu'il a utilisé durant la Three Peaks bike race, mais aussi sur les différentes utilisations qu'il fait de son Victoire :
« Partant du fait que Gaby a clairement été conçu pour de la randonnée sportive, c’est dans ce cadre là que je l’utilise. Son terrain de prédilection est l’aventure bikepacking, sur route, routes de campagne endommagées et voies cyclables gravillonnées, mais il est aussi tout à fait capable de franchir bien des obstacles gravel. »
« Le spectre des ces aptitudes l’emmène naturellement sur les épreuves d’ultra distance en autonomie complète, devenues au fil du temps ma discipline de prédilection. Dans ces courses, nous retrouvons très régulièrement une alternance de tous ces terrains, et aidé par un train de pneu Teravail Rampart en grosse section (42) et en basse pression tubeless, Gaby est devenu mon allié de choix tant par son aisance, sa fiabilité que son rendement et son répondant. »
« Bien entendu, il faut garder en permanence une certaine niaque mentale et un niveau athlétique homogène sur ces si longues épreuves pour espérer décrocher un classement ou même juste pouvoir en arriver au bout. Mais la machine joue un rôle primordial tant elle sait se faire discrète sur les vibrations, sur l’homogénéité de son comportement qui la rend facile à emmener ainsi que la justesse de sa position de pilotage qui ne fatigue ni ne blesse le corps.
Restera les éléments extérieurs à gérer comme la météo, pour sauvegarder corps et machine. Ce n’est pas anodin, si par beau temps il suffit de bien penser à huiler sa transmission et tout ira au mieux, dès que les orages s’en mêlent pour plusieurs jours et en haute montagne, la donne change. Là ou le corps est parfaitement positionné et malgré l’utilisation de toutes les crèmes du monde, la pluie viendra s’immiscer entres toutes les zones de contact et viendra creuser son mal quoi qu’il arrive. Si les appuis étaient mauvais de base, c’est la blessure assurée. Dans mon cas, les appuis sont homogènes et efficients, ni trop sur les avants bras, ni trop droit sur les ischions, les appuis pédales au bon endroit, tout cela aide à maintenir une pression minimale et limiter les dégâts. »
« Pour la machine, le principal soucis est l’infiltration d’impuretés. Les milliers de litres d’eau qui se sont abattus sur nous avec violence n’ont pas épargnés les transmissions. Cette eau mêlée aux micro-particules de terre, de cailloux, de tout ce qui fait la montagne, vient s’incruster dans les shifters, faire sa vie lentement mais surement dans les gaines. C’est presque inévitable et plutôt que de se voiler la face, il est sage de prévoir un "arrêt au stand" en cours de route.
Ce fut mon choix, je l’ai fait dans les Pyrénées pour seulement un changement de câble de dérailleur et un nettoyage du shifter afin de terminer l’aventure sereinement.
Ce fut Luchon Mountain Shop qui a pris en charge avec brio ce petit entretient, où j’ai eu le plaisir de découvrir que le patron connaissait et appréciait Victoire Cycles, et était très content de m’aider sur une si belle machine. Ça fait toujours plaisir ! Dans ce type de course, tout ne se joue pas qu’à la pédale et ceci en est un bon exemple. Il vaut nettement mieux se poser une petite heure dans une ville agréable pour faire ce type d’entretien avec la certitude d’avoir une machine optimale entre les mains que de partir bille en tête et se retrouver au milieu de nulle part avec une transition définitivement grippée et tant d’efforts physiques réduits à néant. »
« Pour les randonnées classiques où j’embarque du matériel photo et beaucoup d’affaires de bivouac, j’ai un setup Helmut sur Klickfix et rack arrière Carradice Bagman. Si cela ne suffit pas, je monte un rack supplémentaire grâce aux inserts arrière et je rajoute deux paniers. Cette solution est optimale pour des reportages photos, par exemple. »
« Pour les courses, c’est différent. Je fait partie des pilotes prudents qui embarquent beaucoup de matériel afin d’être en réelle autonomie et ne jamais être surpris par la météo. Avec Helmut, nous avons développés un ensemble léger, compact et sportif.
En dehors de la fourche, plus de rack ni de klickfix dans cette configuration au profit d’un ensemble auto-porté par sangles :
• On profite de l’installation des prolongateurs pour y fixer la Banjo Bag dédiée, qui accueillera différents types de gants, la veste de pluie et quelques petites accessoires.
• La sacoche de selle recevra le bivouac avec un pantalon et chaussons en doudoune, un bivy, un matelas, un oreiller, un cache yeux. Il reste même un peu de place pour une chambre à air de secours.
• Les sacoches sur fourche se rempliront des vêtements. Si la journée il peut faire plus de 40° comme sur les longues routes espagnoles, il vaut mieux prévoir aussi l’inverse comme les températures négatives en haute montagne. Nous y trouverons donc une doudoune, un gilet chaud, un coupe vent, jambières et manchettes, un jersey manche longue, tout comme si on partait en plein hiver, et croyez moi, tout à servit.
• Le reste des sacoches de cadre et de guidon serviront à dispatcher les équipement électroniques, la nourriture, la pharmacie, les outils et petites pièces de rechanges, etc. »
« N’étant pas obsédé du poids, j’ai arrêté depuis longtemps de compter pour me focaliser sur - De quoi ai je vraiment besoin ? - Je pense qu’en version course l’ensemble doit tourner autour des 15 / 16 kg ce qui, vis à vis du matériel embarqué, est un très bon score. »
« Aujourd’hui Gaby à plus de 22000 km. Il m’a fait traverser l’Europe sur une de mes trois Transcontinental Race, grimper parmi les plus hauts cols Alpins sur les 7 Majeurs en moins de 48h, sillonné l’Italie entre deux volcans sur la Two Volcano Sprint et maintenant retraverser avec brio l’Europe et ses principaux massifs lors de la Three peaux Bike Race. Et j’en passe. Le choix de l’acier et son rendement presque mystique, d’une conception sur mesure alliée à des composants de qualité a largement prouvé son efficacité sur le terrain en condition extrême plus que tout autre blah blah, mon niveau athlétique ne cesse de progresser grâce entre autre à la confiance que j’ai en mon matériel…
L’aventure continue ! »
Manivelle est bien arrivé à Barcelone (photo ci-dessus). Il se remet de l'épreuve et partagera ensuite dans les jours à venir un récapitulatif complet de celle-ci sur le site de Café du Cycliste (que vous pourrez retrouver en lien ici dès sa parution). Nous sommes ravis de voir que Gaby et lui demeurent inséparables et le félicitons encore pour cette belle performance !
Les "stretchs" de Manivelle, c'est à dire les tronçons de trajet effectués entre les différents moments de sommeil qui ponctuent la course, sont disponibles sur Komoot. Pour retrouver ceux-ci, nous vous invitons à cliquer ici.
Nous vous disons a très bientôt pour de nouvelles aventures Victoire.
Revue de presse : Vojo, Cyclist France et l'Acheteur Cycliste
L'Acheteur Cycliste
Nous avons le plaisir d'apparaître dernièrement dans plusieurs magazines sur différents sujets. Tout d'abord L'Acheteur Cycliste, dans son numéro 147 actuellement en kiosque, nous consacre un reportage de 10 pages. Richard Jamin y dévoile les coulisses de notre atelier et met en avant ce qui rend chaque vélo sur-mesure Victoire unique :
Prise de contact, écoute, questionnaire, recueil d'informations, type de pratique, objectif, envies, tout est passé au crible afin de voir naître les contours d'une machine unique. [...] Pour voir naître un Victoire il faut être au moins deux : celui qui le fabrique, et celui qui l'achète. Et surtout, il faut un point commun incontournable. Se défaire des scories d'un marketing abrutissant et viser l'excellence, son excellence.
Le reportage est complété par une prise en main de deux pages de notre randonneuse du Concours de Machines 2017 dans sa version gravel, au guidon de laquelle Richard avoue avoir "franchement pris du plaisir".
Vojo
Nous avons également le plaisir d'apparaitre dans le premier volume papier de Vojo. Ce "mook" est une véritable oeuvre, avec plus de 300 pages de reportages divers et variés, couchés sur un papier de qualité et accompagnées de très belles photos. Un reportage de 18 pages écrit par Elodie Lanthelme met soigneusement en lumière l'acier et ses qualités grâce à l'intervention de différents acteurs : fabricants, artisans, ingénieurs ou encore industriels :
Plonger dans le monde de l’acier revient à s’immerger dans un univers où les sensations prévalent. Il y a une dimension quasi sensuelle dans la relation à ce matériau, que ses défenseurs dotent de qualités importantes en matière de ressenti dont « confort » et « flex » sont les maîtres mots. [...] Les différents alliages, les traitements divers, les formes des tubes, la possibilité de les moduler ultra finement… Pour ses amoureux, l’acier offre une quantité incroyable de variables d’ajustement. D’où sa magie. En ressort aussi la capacité d’obtenir des vélos aux comportements et caractères propres, derrière lesquels se retrouvent les personnalités de leurs concepteurs.
Elodie a réussi au travers de ce reportage à vulgariser les caractéristiques mécaniques de l'acier et notamment celle qui différencie ce matériau du titane ou de l'alu : le module d'Young.
On simplifie toujours le discours vis-à-vis de l’acier, parce qu’on parle très souvent de la souplesse de l’acier. Mais en vérité, si on considère la structure même du matériau, il est plus rigide que l’alu et c’est ce qui fait la magie des propriétés dynamiques de l’acier : sa limite élastique, le point jusqu’auquel le matériau peut se déformer sans se tordre, le module de Young. On peut jouer avec cette limite, s’en approcher, sans jamais l’atteindre. À l’inverse, l’alu, lui, a une limite élastique très basse, donc on peut bien moins jouer avec, sinon ça casse.
Plus proche du livre que du magazine, cette première édition papier de Vojo aura toute sa place dans une bibliothèque. Vous pouvez vous la procurer directement en ligne : https://shop.vojomag.com/products/vojo-magazine-volume-1
Cyclist
Juste avant que la neige ne recouvre les montagnes, nous avons eu le plaisir d'accompagner la rédaction française du magazine Cyclist dans le Massif du Sancy. Nous avons profité de l'occasion pour baptiser le Véloce Life sur les routes de notre terrain de jeu favori. Vous pouvez désormais le découvrir au travers d'un reportage de 16 pages dans leur dernier numéro actuellement en kiosque. La beauté des lieux et l'ambiance très automnale ont été magnifiquement mises en avant par l'objectif de Ludovic Combe.
200 - LE VÉLO DE ROUTE AUTREMENT
C’était lors du premier Weekend Clients Victoire, en avril dernier. Alain Puiseux, éditeur du magazine 200 - le vélo de route autrement nous parla du projet de la rédaction de réaliser la Diagonale Brest-Menton par le tracé original, celui de la première traversée enregistrée en 1930. L’occasion rêvée de mettre à l’épreuve de la longue distance nos deux prototypes du modèle Aventure, qui préfiguraient alors la randonneuse que nous présenterions au Concours de Machines. De la pointe de la Bretagne à l’extrémité de la Côte d’Azur, les deux machines ont encaissé les 1550 kilomètres et les conditions météorologiques difficiles sans broncher, permettant à leurs pilotes de faire fi de la mécanique et de se concentrer sur la route.
Le reportage est à retrouver dans le dernier numéro de 200 - le vélo de route autrement, disponible en kiosque.